Pascale MISSOUD
Auteur le Bon Guide
Ah les places d'Arras ! Vous ne les connaissez pas ? Alors filez contempler cet ensemble unique d'architecture flamande et qui en constitue la plus proche avancée en terre de France. Pour exceptionnel qu'il soit, il serait dommage de réduire Arras à ce seul joyau. Allez, remontons la pendule de l'histoire. Au temps de la Gaule, elle s'appelait Nemetocena et il semblerait que César y campa.
Les Néerlandais la baptise Atrecht. Mais c'est bien sous son nom actuel qu'Arras se développe au XIIème siècle d'un point de vue économique : la qualité de ses draperies fait l'admiration du monde entier. Elle passe sous domination espagnole ? Le commerce du grain l'enrichit encore. Signe de cette prospérité, elle se dote d'un hôtel de ville et de ce fameux beffroi : 75 mètres du sol à la pointe de la hampe du lion. Il faut grimper tout en haut de ce monument emblématique pour contempler la ville. Et là on reste perplexe. Est-ce là cette ville bombardée durant la Première Guerre mondiale ?
Pourtant, en bas, on a l'a bien vu, le grandiose Palais Saint-Vaast. On l'a bien admiré, le théâtre néo-classique et sa salle à l'italienne. On s'est bien esbaudi rue de la Taillerie : imaginez, 155 maisons reposant sur 345 colonnes de grès assises sur 2, parfois 3 niveaux de boves, ces anciennes carrières crayeuses ! On s'est largement promené sur la citadelle de l'indétrônable Vauban. On a même vu la maison où vécut Robespierre et qui héberge un musée du compagnonnage (mais raconte si peu de la vie de l'Incorruptible).
Et oui, Arras, défigurée par la Grande Guerre, fut admirablement reconstruite. Mais l'empreinte de la douleur demeure. Il y a bien sûr la carrière Wellington, le site emblématique retraçant l'histoire de la bataille d'Arras de 1917 avec son gruyère de galeries souterraines. Et puis il y a les cimetières britanniques - plus de 150 ! - comme celui du Faubourg d'Amiens. Et des mémoriaux en pagaille : à Monchy-le-Preux, c'est un caribou qui rappelle le sacrifice des Terres-Neuviens ; à Vimy, un parc commémoratif a été offert au Canada à l'endroit même où ses soldats, aidés des Britanniques, prirent cette crête d'assaut en avril 1917 ; tranchées, souterrains, trous d'obus, les cicatrices sont toujours là. Émouvant aussi, le musée Jean et Denise Letaille à Bullecourt qui laisse parler les objets : étuis à cigarettes, casques, quarts… ici, ce sont les soldats australiens que l'on salue.
Ne croyez pas pour autant qu'Arras est une ville triste, engluée dans son passé ! La preuve, elle a même posé sa candidature pour être la capitale de la nouvelle grande région du Nord-Pas-de-Calais Picardie !
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Mon coup coeur, c'est le beffroi, non seulement pour la vue à couper le souffle qu'il dévoile en haut, mais aussi, pour ses boves, qui cette fois, permettent de découvrir ses souterrains !
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C'est une visite à la fois historique et émouvante très accessible aux ados qui n'ont même pas le temps de s'ennuyer. C'est un peu ludique, pas du tout rébarbatif et très bien expliqué.
